Soudain, cette carte s’est échappée d’un tas de revues et souvenirs, dans la pièce du bas, sur la cour, qui sert de bureau et maintenant de salle de musique, à Wisembach. Lucien Robert, coiffeur pour dames, tenait salon, tout près de chez nous, au 32 boulevard Raspail, Paris -7e. Ma mère était une de ses fidèles clientes. Et quand elle a décidé que je devais me couper les cheveux, elle a bien sûr fait appel à notre figaro ! Me voici donc installée sur un de ces fauteuils, style années 60, pour une petite coupe au carré, très chic, tout en restant très naturelle. Ces dames autour de moi se faisaient faire aussi la manucure. Tout un monde pour la pré-ado que j’étais en 1962. Jusque là je portais queue de cheval ou cheveux dénoués, dans les grandes occasions, style séance photo. Châtain, fins, mes cheveux étaient loin de la féminitude plénière de ma mère, arborant une tignasse brune pétante.

En retrouvant cette carte qui vantait « une coiffure de classe, dans un cadre reposant... » avec « parking assuré » (nous, on venait à pied et je me demande bien où pouvait se trouver ce parking sur le boulevard Raspail... Ah si ! Juste à côté, au garage), ça m’a fait rire et rappeler des souvenirs joyeux. Il fallait bien sûr réserver à BAB 19-87. Nous aussi on avait un numéro qui commençait par BAB (Babylone). En face du coiffeur installé à l’étage, ou au demi-étage, il y avait un fourreur. Tout ce monde a disparu. Même si notre immeuble, au 28, boulevard Raspail, est toujours là, avec son style des années 30. Qu’est devenu Lucien ROBERT ? Retraité, dans une maison de retraite ? Merci à lui pour tous ces moments de futilité bienvenue !