• La maison Bertrand, une autre maison de famille…

     

    Avec ma cousine Michèle Petitdemange-Revert, nous avons été en octobre constater le piètre état intérieur de ce qui fut une belle maison et qui se dégrade à cause d’une bête fuite au toit, à côté de la cheminée, pas réparée depuis deux ans. La maison partagée par des héritiers Bertrand est désertée, les deux filles de Jean-Paul résidant en Angleterre et en Europe centrale puis au Luxembourg et maintenant à Porto. La succession de JP n’est pas close. Le notaire a laissé tomber l’affaire. De nouvelles pièces et personnes ayant refait surface, il est à espérer que, la succession une fois close, cette maison au joli toit d’ardoise, à la façade jaune et au charmant jardin où poussent encore des framboises puisse faire le bonheur de quelqu’un. Comme elle a réjoui plusieurs générations. Deux appartements jumeaux, trois mansardes pour les trois enfants Bertrand, Michèle, Jean-Paul et Philippe. De leurs fenêtres on plonge chez nous, presqu’en face, sur la place. De là ils voyaient si on était installés sur le banc et venaient tailler bavette. Temps de l’insouciance, des vacances, des bons mots, de l’esprit, de la culture, de la langue, des langues.

     

     

    L’ombre de Julia Bertrand, féministe d’avant les Femen

     

    Sur la porte de la salle de bain est encore écrit : occupé, occupied, besetzt, avec un petit dessin. Dans la cuisine, la pierre d’évier est toujours là. Comme le poële. Salles de bain identiques au rez-de-chaussée et au premier. La chambre date de la même époque, les années 25, que l’armoire de ma grand-mère, que j’avais aussi retrouvée à l’identique, cet été, au Bourget-du-lac dans cette autre maison de famille des Récamier, Barbet et Marterer. Avec des arrondis en haut, un miroir, un peu piqué, des tiroirs en plus de deux portes. Très bien conçue et jolie par dessus le marché, en bois clair. Des disques de musique classique, des photos, des bouquins, reliefs de vies passées par là. Dans la salle à manger, le buffet s’est affaissé, un pied ayant cédé. L’humidité trace son œuvre, patiente et tenace, gagnant le rez-de-chaussée.

     

    Cette visite m’a rappelé tant de souvenirs de vacances. Ceux qui ont hanté ces murs sont tous morts. L’ombre de Julia Bertrand, féministe d’avant les Femen, plane encore, à travers son fauteuil d’osier où elle passait ses jours et ses nuits sur la fin, entre des piles de journaux et de bouquins. Et les vivants sont partis vivre leur vie ailleurs. Une vie désormais souvent nomade.

     


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